mercoledì, aprile 04, 2007

Somalia: la guerra al terrorismo "dei poveri"

Riporto qui un interessante articolo comparso su Le Monde, che dà una testimonianza concreta degli scontri dei giorni scorsi a Mogadiscio, nei quali hanno perso la vita all'incirca 400 persone, prevalentemente civili.
n particolar modo, stupisce l'utilizzo strumentale del "fattore terrorismo" da parte dei soldati, ai quali evidentemente gli addestratori statunitensi devono aver fatto un bel lavaggio del cervello...

Attualmente a Mogadiscio è in vigore una tregua che ha fermato gli scontri, ma che non si sa quale sbocco potrà avere. La Comunità Internazionale non sembra essere intenzionata ad avviare un processo di riconciliazione nazionale inclusivo che possa mettere attorno ad un avolo tutti gli attori della complessa vicenda politica somala, e, anzi, in questi giorni ha esortato il Governo di Transizione di Mogadiscio (TFG) ad accollarsi questo compito.

E' chiaro che il TFG non ha nè la forza nè la volontà politica di farlo, perché da una conferenza di riconciliazione nazionale dovrebbe per forza scaturire una più equa distribuzione delle cariche e dei poteri all'interno del governo stesso, ed è quindi poco probabile che un tale processo sia messo in moto da chi oggi si trova al potere e cerca di fare di tutto per mantenerlo e per includere altri membri del proprio clan nella compagine governativa.


A Mogadiscio, le calvaire de l'instituteur Ali Hassan, aux mains des Ethiopiens
LE MONDE 03.04.07 15h07 • Mis à jour le 03.04.07 15h07
(Mogadiscio, envoyé spécial)

endant trois jours, Ali Hassan Mohamed a été le témoin involontaire des opérations d'une unité éthiopienne dans la bataille de Mogadiscio. Jovial maître d'école à la panse rebondie et au rire généreux, la cinquantaine, Ali Hassan Mohamed n'avait pas encore ouvert sa classe, jeudi 29 mars, dans le quartier d'Amar Billey, au sud de la capitale somalienne, zone tenue par les insurgés, lorsque les combats ont éclaté. "Les Ethiopiens sont entrés (dans notre quartier) avec des chars, mais les attaques des "muhkawama" (résistants) les ont fait fuir. J'ai fait partir ma femme et mes enfants. Moi, je suis resté pour protéger la maison des pillards."

Le lendemain, une nouvelle attaque permet aux forces éthiopiennes, appuyées par des troupes somaliennes du Gouvernement fédéral de transition (TFG) qui leur servent de guides et d'interprètes, de reprendre le quartier. L'épreuve du maître d'école a alors commencé. "Les Ethiopiens défonçaient les portes des maisons, une par une. Ils ont fini par entrer chez moi. Les soldats somaliens ont vu mon téléphone portable et ont dit aux Ethiopiens, en me désignant : celui-là est d'Al-Qaida. Un soldat est parti avec mon téléphone, pendant que les autres commençaient à me taper avec la crosse de leur fusil", explique-t-il en montrant les plaies de son crâne.
"Ils me demandaient d'avouer où j'avais caché mon arme. Ils n'arrivaient pas à croire que je n'en avais pas." En tout, 25 habitants, les derniers du quartier, vont passer les trois jours suivants prisonniers des troupes éthiopiennes, sous le feu des insurgés qui ne leur laissent pas un instant de répit. "Ils nous donnaient de l'eau, mais rien à manger. Eux-mêmes, de toute façon, n'avaient que quelques biscuits et un peu de sucre pour se nourrir."
Pendant que les tirs font rage, un officier le tire à l'écart, en l'accusant d'être un membre d'Al-Qaida. "J'ai cru qu'ils allaient me tuer, et j'ai commencé à avoir la diarrhée." Les soldats préfèrent le pousser, les mains attachées dans le dos, en avant de leurs positions pour l'exposer aux tirs des insurgés, dont beaucoup, ironie, sont originaires de son quartier. "Dieu m'a sauvé, je n'ai pas été touché. Ils se sont fatigués et m'ont mis derrière un mur avec les autres. C'est là où j'ai vu mourir deux blessés éthiopiens qu'ils ne pouvaient pas évacuer. On voyait qu'ils avaient tous peur de mourir."

PRÈS DE 400 MORTS

Au bout de trois jours, un fragile cessez-le-feu a été instauré et Ali Hassan Mohamed a été libéré en même temps que les autres prisonniers. Depuis, forces éthiopiennes et insurgés reconstituent leurs forces et mènent des négociations qui ont peu de chances d'aboutir. Lundi 2 avril, une mine télécommandée a explosé au passage du convoi du général Abdullahi Ali Omar, chef d'état-major du TFG. L'officier n'a pas été blessé.
Le bilan de quatre jours de combats a été établi à 381 morts et 565 blessés par l'organisation somalienne de défense des droits de l'homme Elman, proche du groupe clanique des insurgés. Si l'évaluation du nombre de victimes demeure difficile, l'exode qui continue de chasser la population de Mogadiscio se compte en dizaines de milliers de personnes. Un membre de l'ONU, qui a voyagé lundi entre Mogadiscio et Baidoa, a pu voir des habitants de la capitale "installés sous les arbres sur environ 50 km". Il a aussi constaté, confirmant d'autres témoignages, des mouvements de troupes éthiopiennes vers la capitale. Le ministre adjoint de la défense somalien, Said Ali Jelle, a de nouveau appelé la population à quitter les zones "tenues par les terroristes", lui conseillant d'"abandonner les maisons, car il est possible que le gouvernement (TFG) frappe ces secteurs à n'importe quel moment".

Jean-Philippe Rémy

Nessun commento: